La condition de la femme. Voilà un sujet qui fait débat
depuis des années à travers le monde. C’est justement ce problème que
l’espagnole Lucia Etxebarria explore à travers son roman Amour, Prozac
et autres curiosités paru en 1997.
Elle nous expose le quotidien de trois sœurs, Ana, Rosa et
Cristina, vivant à Madrid après « la movida », mouvement culturel des
années 80 qui inonde le pays avec la culture occidentale. En apparence tous les
sépare, des caractères différents, des parcours diamétralement opposés et
pourtant le même mal-être, la même préoccupation, comment trouver sa place dans
cette société en tant que femme. Chacune,
tour à tour narratrice, elles nous racontent leur histoire, analysent leur vie
et mettent à nue leurs craintes et leurs désirs. L’écriture franche, directe de l’auteur donne une extrême
intensité aux discours de ces femmes et porte sur leur condition une grande
lucidité. Leurs parcours peuvent sembler extrêmes, voire caricaturaux au début
de la lecture. Pourtant, c’est justement cet aspect du récit qui met habilement
en lumière les travers de la société et nous oblige à ouvrir les yeux sur la
condition des femmes. «Quel est le sens de la vie d’une femme de trente ans,
brillante, professionnelle, bien payée et seule ? » telle est le
genre de question abordée de manière impudique, presque cruelle par Lucia
Etxebarria dans cette œuvre considérée comme « le roman d’une génération ».
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