« Amer savoir, celui qu'on
tire du voyage !
Le monde, monotone et petit,
aujourd'hui
Hier, demain, toujours, nous fait
voir notre image :
Une oasis d'horreur dans un désert
d'ennui ! »
Baudelaire, Les Fleurs du mal,
« Le Voyage »
Paris en 1914.
Sur un coup de tête Ferdinand
Bardamu, s'engage dans les troupes françaises. Ici débute ce grand
roman picaresque du xxe
siècle.
La
guerre lui fait prendre conscience qu' « on
est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté ».
Alors
pour fuir la folie meurtrière de la grande guerre, il part aux
colonies. En Afrique, il découvre la cruauté du colonialisme. De
nouveau écœuré, il repart, aux États-Unis cette fois, dans
l'espoir d'une vie meilleure. Là-bas ce sont les travers du
capitalisme Fordien qu'il rencontre.
Partout
où le portent ses pas la misère humaine l'attend, avec son lot de
malversations, de morts et de maladies en tout genre.
Céline
nous livre une vision désenchantée de l'humanité ; dans son
premier roman l'Homme est lâche, égoïste, misérable.
A
travers ce voyage désolé une lumière nous guide néanmoins :
la prose célinienne.
C'est
avec une langue forte, rythmée, tour-à-tour vulgaire ou poétique
que l'auteur nous dépeint la condition humaine.
Céline,
ou l'enfant bâtard de La Rochefoucauld et d'une poissonnière
parisienne.
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