mercredi 23 janvier 2013

Le Caoutchouc, décidément d'Eric Chevillard

Furne est un esprit d'exception menant un projet d’une ambition démesurée : rédiger et mettre en œuvre le Manifeste pour une réforme radicale du système en vigueur. Recruté par la mystérieuse fondation Zeller, il conduit secrètement son programme entouré de brillants collaborateurs.
Mais tout ceci est un peu exagéré. On pourrait dire plus simplement que Furne est l'un des pensionnaires d'un hôpital psychiatrique et qu'il porte sur le monde un regard sensible et volontiers critique. N'a-t-il pas, avant son recrutement, composé un squelette humain à partir d’os d’animaux de toutes sortes, prolongés de morceaux de caoutchouc ?
Chevillard s'attaque avec Furne et ses compagnons à la tyrannie de la réalité ordinaire et prône la révolte. Le caoutchouc, décidément n’est pas seulement absurde, comique, délirant ou poétique mais également imperméable et élastique. A la fin, on ne regarde plus comme avant une jeune femme qui rougit, un œuf dur ou un tableau de Manet.

Eric Chevillard, Le Caoutchouc, décidément, Paris, Minuit, 1992, 128 p.

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