‘So what do you think happened to Mr Cripps ?’ asked Mary.‘Cucumber-nobblers, without the shadow of a doubt,’ said Mr Fuchsia without even drawing breath, ‘the Men in Green. Probably French. They’ve been jealous of le concombre anglais ever since the Hundred Years War, which was mostly about the right to buy and sell cucumbers in Europe.’
Jasper
Fforde aime jouer avec les contes, et il le fait bien. Il faut dire que
l’écrivain britannique n’en est pas à son coup d’essai : après avoir
détourné les plus grands monuments de la littérature anglaise dans sa série Thursday Next, il s’attaque dans The Fourth Bear aux histoires pour
enfants, et plus particulièrement aux nursery
rhymes, comptines et berceuses de la blanche Albion.
Après
avoir dénoué l’écheveau de fausses pistes qui entourait la mort de Humpty
Dumpty dans The Big Over Easy, la
Nursery Crime Division enquête sur la disparition d’une journaliste. Et ce
n’est peut-être pas un hasard si la jeune femme, ardente militante pour les droits
des ursidés, a pour surnom Boucles d’or… L’inspecteur Jack Spratt (il n’a tué
qu’un seul géant, les autres étaient seulement grands), éloigné par son
supérieur de la traque du psychopathe Bonhomme de pain d’épices, va rapidement
se rendre compte que tous les témoins de cette affaire ont quelque chose à
cacher. Quel était le scoop que Boucles d’or était sur le point de
révéler ? Y aurait-il un lien avec les explosions mystérieuses de
plusieurs éleveurs de concombres géants ? Et surtout, comment trois bols
de bouillie servis au même moment peuvent-ils être à des températures si
différentes ?
Bien
plus léger que Pierre Dubois et ses sanglants Contes de crimes, Fforde se rapproche plus des romans burlesques de
Terry Pratchett, sans pour autant verser dans la fantasy pure. Dans sa série des Nursery Crime Division, il utilise avec
brio tous les codes du roman policier en y intégrant des personnages de contes
avec une ingéniosité jubilatoire. Riche en jeux de mots et en références à la
culture anglaise, ce roman a hélas peu de chances d’être un jour traduit en
France, mais pour ceux que la langue de Shakespeare ne rebute pas il serait
dommage de se priver d’une telle pépite d’inventivité.
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