vendredi 1 février 2013

Sommeil, Haruki Murakami



Que serait notre vie sans dormir ? Un gain de temps certainement ?  C'est là le phénomène que l’héroïne de Sommeil explore malgré elle. Tout bascule après l’apparition inquiétante d’un vieillard dans sa chambre. Est-ce un cauchemar, une hallucination ? Toujours est-il que depuis, jamais le sommeil ne lui reviendra. Voila sa petite vie bien rangée et déclinée entre la préparation des repas, les courses et les séances de piscine totalement bouleversée. Elle ne tardera cependant pas à en cerner tous les intérêts. 17 jours sans dormir c’est autant de temps pour se redécouvrir soi et le monde alentour, pour redécouvrir la grandeur de la littérature ou même la douceur du chocolat, mais surtout pour réaliser la monotonie d’une vie qui la veille encore lui paraissait satisfaisante. L’héroïne retrouve tous ses petits plaisirs oubliés et s’interroge avant tout sur son existence. Mais jusque où cette expérience la mènera-t-elle ?

Haruki Murakami nous livre encore une fois un petit chef d’œuvre teinté de questionnements : et si nous étions passés à côté de notre vie ? Difficile de ne pas se comparer au personnage et difficile de ne pas avoir, comme celui-ci, le souffle coupé. Car toute l’originalité de cette œuvre réside certainement dans la diversité de son approche. À l’instar des films de Kioshi Kurokawa (Kaïro, Jellyfish), Murakami flirte entre interrogations existentielles et fantastique tout en nous plongeant dans une atmosphère des plus pesantes. Une subtile association qui ne vous décevra pas. 

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