jeudi 7 mars 2013

1984, George Orwell


Avec le développement massif d'équipement high-tech, les écrans de toutes sortes ont envahi notre quotidien, et, ont bouleversé notre façon de regarder le monde.
Parallèlement à cette évolution, les années 2000 ont été marquées par l'émergence, puis, la prolifération d'émissions de jeux de télé-réalité, qui ont habitué les téléspectateurs de la planète à visionner le pire. Le concept venu des Pays-Bas, repose, d'une part, sur l'enfermement des participants dans un espace truffé de caméras, et, d'autre part, sur la privation de leur liberté. Le succès de ce type d'émission est garanti par la transgression du respect. En effet, elle suscite chez le public, une curiosité malsaine conduisant à des pulsions voyeuristes. Big Brother, la première émission du genre à avoir été diffusée sur le petit écran, est un clin d'œil à l'œuvre de George Orwell, 1984. Mais les principes y sont détournés puisque les objectifs principaux sont de montrer ce qui relève de l'intime et de faire un spectacle avec des personnes qui n'ont pas de talent particulier.

Tout comme Le Meilleur des mondes, écrit par Aldous Huxley, ou THX~1138, un des films de George Lucas, l'excellent roman de George Orwell, présente une société caractérisée par la hiérarchisation des classes sociales d'une part, et, les désastreuses conséquences qu'engendrent le système de surveillance imposé par le régime totalitaire, d'autre part.
L'histoire se déroule dans un contexte où les Guerres Nucléaires de~1950, ont provoqué la division du monde en trois grands blocs que sont: L'Océania, l'Eurasia et l'Estasia. Ces trois puissances sont dirigées par différents régimes totalitaires ,et, sont en guerre perpétuelle en raison de la conquête d'un territoire indépendant.
En Océania, à Londres, et dans un environnement particulièrement hostile à la liberté, les interdictions sont nombreuses ,et, Big Brother, le chef du parti de l'Océania, veille à ce qu'elles soient respectées en scrutant de façon permanente les faits et gestes des membres du parti. Pour ce faire, les domiciles, les lieux publics ainsi que les lieux de travail sont dotés de télécrans - système de vidéosurveillance et simultanément de télévision- qui diffuse continuellement des messages de propagande comme:
«~La guerre, c'est la paix~»
«~La liberté, c'est l'esclavage~»
«~L'ignorance, c'est la force~»
Dans ce cadre, Winston Smith, un membre de la caste intermédiaire du régime océanien, va entrer en lutte contre ce système dictatorial en menant -à l'abri du télécran- un projet d'écriture. Il va également désobéir aux interdictions fixées par le régime, en faisant l'amour secrètement avec un autre membre du parti, nommée Julia.
Mais…«~Big Brother vous regarde~»

La vision que nous livrait George Orwell avec la publication en 1949, de ce chef d'œuvre est peut-être une prophétie. En effet, l'intérêt que porte notre société à tous ces programmes de télé-réalité, ainsi qu'à tous ces réseaux sociaux en ligne souligne un besoin de transgression pour évoluer. De plus, l'introduction progressive de toutes ces nouvelles technologies, toujours plus puissantes les unes que les autres, favorisent d'une part, la connection et la communication permanente, et accentuent, d'autre part, l'intrusion et le voyeurisme que ces machines permettent.Force est de constater que notre mode de vie nous a contraint à pousser de plus en plus loin les limites du respectable, et à banaliser les actes les plus abjects. Pour autant,doit-on considérer la vie privée comme obsolète? Est-ce une nouvelle forme de liberté? Qu'est-ce que la liberté? Si toutes ces nouvelles technologies, dont le monde dépend désormais, marque toutefois un progrès indéniable, sommes nous encore libres? Le plus grave c'est que les jeunes issus de la "génération écran" ne remettent pas en cause la transgression. Le pire est à craindre si un jour celle-ci parvient à les faire sourire...N'est-ce pas déjà le cas?

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