On n'est pas là pour disparaître

Personne ne sait ce qu’il adviendra de son corps ni de son esprit avec le temps mais nous pouvons espérer vieillir le mieux possible accompagnés de tous nos souvenirs.

Quelle est donc cette étrange maladie que tout le monde craint? Qui l’a découverte ?

À travers l’histoire de son personnage malade d’Alzheimer qu’elle a choisi d’appeler sobrement M.T, Olivia Rosenthal répond à ces questions. Cet homme a poignardé sa femme sans la reconnaître, sans même comprendre ce qu’il faisait. La maladie l’a entièrement refaçonné.

L’auteur explique alors pourquoi elle a décidé de se lancer dans un tel travail d’écriture. Ce n’est pas son premier roman et elle a déjà pour habitude de mettre en avant dans ses autres livres des personnages en pleine rupture avec la société.

On n’est pas là pour disparaître est un roman publié en 2007 aux éditions Verticales qui nous présente une réflexion douloureuse sur la maladie et la mémoire. Une phrase de l’auteur exprime bien cet état d’esprit « écrire sur la maladie de A. me fait mal ». Les souvenirs petit à petit s’éloignent pour M.T quand ils reviennent grâce à l’écriture dans l’esprit de l’auteur.

En alternant récit fictif, anecdotes de sa vie personnelle et vie du docteur Alzheimer, Olivia Rosenthal mélange les genres et les émotions.

Ce roman est d’une intensité bouleversante car il n’exagère jamais la maladie. Il la met en avant, tente d’en faire ressortir les aspects les plus inquiétants. Sa lecture est un réel électrochoc, et le lecteur n’en ressort pas indemne. Certains trouveront le sujet difficile, délicat à traiter étant donné l’inquiétude que cette maladie suscite au public. Olivia Rosenthal n’est pourtant pas la seule à avoir écrit sur ce sujet.

Cécile Huguenin a elle aussi choisi d’écrire sur ce thème en 2011, dans son roman intitulé, Alzheimer mon amour, très apprécié du public par son honnêteté et son intensité émotionnelle.

Néanmoins, comme l’exprime si bien l’auteur, bien que la mémoire se flétrisse avec le temps, nous ne sommes pas là pour disparaître ni pour voir les autres disparaître.

 « Ce livre a pour but de m’accoutumer à l’idée que je pourrais être un jour ou l’autre atteinte par la maladie de A. ou que, plus terrible encore, la personne avec qui je vis pourrait en être atteinte. »