Sans transition, dès les premières lignes du
livre, le lecteur de L’Absolue
perfection du crime, plonge
dans l’univers de Pierre, Marin et Andreï, trois petits caïds appartenant au
même clan de la mafia locale.
Convainquant, le texte raconte le retour de
Marin, le neveu préféré, fraîchement sorti de prison. Une retrouvaille qui
marque le début de cette histoire : celle d’un hold-up, qui devrait
permettre à cette famille, de se recomposer après une séparation forcée de
trois ans.
Tanguy Viel confirme encore une fois sa passion pour le cinéma. Ce
jeune écrivain brestois, né le
7 juillet 1973, ancien
pensionnaire de la Villa Médicis, a
une dizaine d’œuvres déjà publiées dont 7 romans et quelques fictions
radiophoniques. Grand connaisseur des films policiers et de suspense, Viel y a
puisé les références pour ce livre magnifiquement
construit, à la manière même d’un scénario, avec un texte travaillé par
montages de plans. Ainsi, les passages du champ au contre-champ
cinématographique sont traduits dans ce polar raffiné, par une symbolisation de
l'espace, avec des scènes qui se déroulent d’un côté et de l’autre de la rade
de Brest. Chaque phrase a son suspens, sa tension interne pour dynamiser et
mêler les éléments, pour faire la lumière, pour cadrer, faire l'arrière-plan,
bref, pour conduire le mouvement narratif.
Même les dialogues, où plutôt des monologues sont traités
comme des voix-off, avec tantôt de réflexions en première personne, tantôt à la
deuxième personne, s’adressant à un autre qui peut aussi être soi-même.
« Et on a continué à t’obéir, à s’agacer bien sûr, à surveiller tes nerfs
bien sûr, mais obéir aux lois terrées d’une vie commune. Je me suis demandé
souvent, Marin, ce qui fait que toujours on s’encorde à ce qu’on déteste. Mais
je ne te détestais pas, Marin, on ne se détestait pas, parce qu’on était de la
même famille. Et cela, cette famille, même mort, il faudra l’honorer. »
C’est la voix de Pierre qui retrace cette histoire. Pierre qui
n’est pas un cinéphile comme le personnage du précédent roman de Tanguy Viel, Cinéma. Pierre, le narrateur qu’ici, « joue » un rôle pour faire semblant ou pour recréer la casse du
casino pour la police.
Situé dans le Brest natal de l’auteur, ce polar était pour lui, une bonne manière de
« faire une histoire familiale sans que ça se voie trop. »
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