Abélard, petit poussin naïf, a
toujours vécu au bord des marais. Son chapeau lui laisse une petite
note chaque jour : « si ce que tu as à dire est moins
beau que le silence, alors tais-toi. » Mais il rêve d’un
ailleurs. Il va rencontrer Epilie, qui est venue camper avec des amis
à elle non loin du marais où il vit. Abélard tombe amoureux
d’Epilie. Il veut lui offrir une fleur mais l’ami qui accompagne
Epilie, Fiodor, lui suggère de lui offrir un bouquet d’étoiles
pour l’impressionner. En jouant aux cartes avec ses amis, Abélard
apprend que des américains viennent d’inventer l’avion. Il
décide de suivre le conseil que lui donne son chapeau : « si
tu veux être apprécié, meurs ou voyage. » afin de cueillir
des étoiles pour Epilie. Ainsi commence son histoire…
Cet album mêle une vision poétique de
la vie avec une réalité plus terne : entre l’obligation de
travailler pour gagner sa vie, le racisme, la violence, le voyage ne
sera pas de tout repos pour Abélard… Le second tome, Abélard :
une brève histoire de poussière et de cendre, raconte la suite
de ses aventures.
Abélard est la seconde
collaboration entre Renaud Dillies, dessinateur et Régis Hautière,
scénariste. Renaud Dillies a remporté le prix du meilleur album
d’Angoulême en 2003 avec Betty Blues. Régis Hautière, a
également participé à Aquablue, De briques et de sang
et Au-delà des nuages. Abélard a remporté le prix
« coup de cœur » du festival de Chambéry en 2012.
Au début de
l’album on a des couleurs froides, on va ensuite dans une ambiance
sépia (le matin dans l’album), la journée on va plus vers du
jaune/vert, rosé sur le milieu de journée pour revenir à des
couleurs neutres voir monochromes sur la soirée. La couleur des
différentes cases se prêtent à l’ambiance du récit. A la fin de
la bd on a un jaune vif, qui signifie l’entrée dans un monde
inconnu pour Abélard : la ville. La végétation est importante au
début puis elle disparait au profit de panoramas plus urbains. On se
retrouve dans des choses plus enfermées. En ce qui concerne les
décors les contours sont assez gras, le trait est épais. Dans les
grands panoramas on a une accentuation du volume à travers des
traits noirs marqués qui ont l’air d’étouffer le personnage.
Dans les petites cases il y a plus de couleurs vives. Dillies
accentue avec le crayon la méchanceté des personnages en insistant
sur la lourdeur du trait, le griffonnage.
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