lundi 16 janvier 2012


J. Edgar, un film de Clint Eastwood

J. Edgar est un film qui dépeint l’un des personnages historiques les plus puissants du xxe siècle  comme un homme faible, fils à maman qui ne peut pas affronter ses sentiments et son homosexualité et qui du coup essaie de contrôler les autres. Sur fond de fresque historique qui raconte comment le FBI est passé d’un petit service du ministère de la Justice à une institution qui a fait trembler tous les présidents des Etats-Unis Clint Eastwood dresse un fin portrait psychologique qui détonne avec l’image de l'homme tout-puissant qu’il dégageait lui-même dans ses rôles. Le cinéaste nous décrit l’envers de la virilité, jouant à renverser l’image qu’a le spectateur de l’acteur qu’était Eastwood. Est-ce un autoportrait fantasmé ? C’est fort possible quand on sait à quel point le cinéaste s’est placé au centre de tous ses films. Mais Eastwood explore une veine de plus en plus forte sur la crise de l’identité virile. Pensons à Shame de Steve MacQueen, aux livres de Philip Roth comme Portnoy’s Complaint. Ceux qui ont été marqué par ce film doivent lire De l’identité masculine d’Élisabeth Badinter. On peut également recommander Clint fucking Eastwood de Stéphane Bouquet qui montre l’obsession virile du cinéaste. Un spectateur français peut regretter que la dimension politique et historique soit moins explorée. Un cinéaste européen n’aurait sans-doute pas eu le même regard sur le grand patron du FBI. Mais c’est un parti-pris du film qui est déjà assez long pour qu’on ajoute une autre dimension au drame psychologique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire