J. Edgar, un film de
Clint Eastwood
J. Edgar est un film
qui dépeint l’un des personnages historiques les plus puissants du xxe siècle comme un homme faible, fils à maman
qui ne peut pas affronter ses sentiments et son homosexualité et qui du coup
essaie de contrôler les autres. Sur fond de fresque historique qui raconte
comment le FBI est passé d’un petit service du ministère de la Justice à une
institution qui a fait trembler tous les présidents des Etats-Unis Clint
Eastwood dresse un fin portrait psychologique qui détonne avec l’image de l'homme tout-puissant qu’il dégageait lui-même dans ses rôles. Le cinéaste
nous décrit l’envers de la virilité, jouant à renverser l’image qu’a le
spectateur de l’acteur qu’était Eastwood. Est-ce un autoportrait
fantasmé ? C’est fort possible quand on sait à quel point le cinéaste
s’est placé au centre de tous ses films. Mais Eastwood explore une veine de
plus en plus forte sur la crise de l’identité virile. Pensons à Shame de Steve MacQueen, aux livres de Philip Roth comme Portnoy’s
Complaint. Ceux qui ont été marqué par ce
film doivent lire De l’identité masculine d’Élisabeth Badinter. On peut également recommander Clint
fucking Eastwood de Stéphane Bouquet qui
montre l’obsession virile du cinéaste. Un spectateur français peut regretter que la dimension
politique et historique soit moins explorée. Un cinéaste européen n’aurait
sans-doute pas eu le même regard sur le grand patron du FBI. Mais c’est un
parti-pris du film qui est déjà assez long pour qu’on ajoute une autre
dimension au drame psychologique.
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