lundi 16 janvier 2012

Scintillation, John Burnside


C'est un livre surprenant aux multiples facettes qui se révèlent petit à petit. Si on se réfère à la quatrième de couverture, on croit avoir entre les mains un thriller : des adolescents disparaissent au fil des années dans l'indifférence générale. Ces disparitions sont le fil conducteur du roman mais ne sont pas le sujet principal. En fait, c'est le décor qui tient la place majeure dans le livre.

Le roman se situe à Intraville, lieu autrefois actif avec son complexe chimique, aujourd'hui ignoré de tous depuis la fermeture de l'usine qui a empoisonné la terre et les gens. Intraville, c’est un lieu fictif mais qui fait penser à beaucoup d'endroits contaminés et abandonnés de par le monde.

Cette ville, et surtout ce site industriel abandonné, on les découvre au travers des yeux de Léonard le narrateur principal. Léonard, comme la plupart des adolescents d'Intraville, est sans vrais parents : sa mère est partie trouver un futur plus souriant ailleurs, son père est agonisant.
Leonard dit que pour garder l'espoir dans un endroit comme Intraville, il faut aimer quelque chose et lui, ce qu'il aime c'est l'usine et les livres.

Le roman est en fait le récit de tranches de la vie de Léonard : on le suit en particulier à la bibliothèque où il se lie avec John le bibliothécaire, il faut dire que dans une ville comme Intraville, peu de gamins lisent Proust ou Dostoïevski. Les multiples références littéraires ou cinématographiques sont un vrai régal.

Mais les passages les plus beaux sont les descriptions de l'usine où il va régulièrement se promener. Il y a en particulier une page superbe où il va se réfugier dans une ancienne grue qui surplombe la zone alors qu'un orage vient d'éclater.

C'est superbe de poésie, il faut dire que John Burnside est poète avant d'être romancier et qu'il a reçu, en 2011, le « Forward Poetry Prizes » qui est la principale des récompenses destinées aux poètes en Grande-Bretagne.

Le livre est riche de bien d'autres histoires en parallèles, de moments forts que je ne veux pas déflorer.
Les personnages sont tous ciselés, sculptés avec minutie, même les plus secondaires.

En résumé, un très beau livre qui laisse un souvenir persistant.



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