Paru
aux éditions 13e note, Le Livre des fêlures est une anthologie non exhaustive de textes courts
marinés dans le bourbon, saturés de drogues en tous genres et suintant le sexe
vitreux et apocalyptique. Des Neo
Beats aux méta-réalistes, en passant par les brutalistes et les minimalistes,
de Dan Fante à Mark SaFranko en passant par Nick Tosches, les écritures sont
torturées, salies, souillées par la fêlure de l’écrivain. Trente et un auteurs
mutilés de l’intérieur, qui préfèrent coucher leurs déchirures sur le papier,
exposer leurs plaies à l’air libre, peut-être pour les faire sécher, enfin.
Les
éditions 13e note livrent un recueil magistralement constitué,
s’ouvrant sur une citation de Crumb, maître du comic underground :
« Etre un artiste sincère et sérieux en Amérique, c’est être un
loser ». Pas de sérieux donc, et aucune mission pédagogique pour une
introduction remarquable, retraçant les différents courants littéraires sur
fond de Jim Morisson. Il faut dire que Patrice Carrer sait de quoi il
parle : qui mieux qu’un spécialiste de Kerouac peut nous parler de ses
héritiers ? Par ailleurs traducteur de Bukowski et de Burroughs Junior, le
directeur d’ouvrage choisit une mise en page dans laquelle les portraits des
auteurs sont autant de « fils noirs » qui parcellent un opus
spasmodique.
Trente
hommes, une femme, pour autant de textes au vitriol, héritages de la Beat
Generation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire