mercredi 16 mars 2011

Corniche Kennedy de Maylis de Kerangal

Une bande d’adolescents, désoeuvrés et inconscients du danger, ont élu domicile sur « la Plate ». C’est comme ça qu’ils l’appellent, cet espace à flanc de falaise entre mer et autoroute d’où ils plongent sept ou douze mètres plus bas. Ils ont le goût de l’interdit et des sensations fortes. Très vite un trio se forme entre Eddy le Bégé (pour beau gosse), Mario, son bras droit et Suzanne, la seule à venir des beaux quartiers.
Sur les hauteurs de la ville, un policier les observe. Responsable de la sécurité de la côte, il est chargé de mettre fin à ces pratiques. Le maire a décrété la « tolérance zéro » et c’est à lui de faire appliquer le nouveau règlement.
L’histoire se noue peu à peu, les défis sont de plus en plus risqués et le bras de fer se tend entre flic et voyous. Les choses prennent un tournant dangereux…

Par un habile jeu de point de vue, Maylis de Kerangal construit l’intrigue de son roman autour de « La Plate ». Les personnages y entrent comme sur la scène d’un théâtre. On ne sait rien d’eux, ou presque, en dehors de ce qui se passe sur la corniche. Comme si une caméra était fixée sur ce lieu dont personne ne voudrait. L’auteur empreinte beaucoup au cinéma et on est pas étonné d’apprendre que les droits ont déjà été acquis pour l’adaptation cinématographique.

Ces gosses, libres et solaires, ne pensent qu’au bonheur d’être ensemble et aux sensations qu’ils éprouvent à se jeter dans la mer. Maylis de Kerangal marque le rythme fort et brutal de son roman par des phrases longues, mélangeant dialogues et descriptions.

Corniche Kennedy est le quatrième roman publié par Maylis de Kerangal, elle a obtenu le prix Médicis en 2010 pour Naissance d’un pont et vient de publier un libre pour enfants, Nina et les oreillers aux éditions Hélium.

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