mercredi 9 mars 2011

Stalker, Arkadi et Boris Strougatski, trad. Svetlana Delmotte, éd. Denoël, 2010,

Redrick Shouart vit à Harmont, petite ville populaire. C’est un stalker. Un stalker est un trafiquant, mais un trafiquant d’un genre un peu particulier. Les stalkers vivent du trafic d’objets extraterrestres. Oui, les extraterrestres existent. Il y a plusieurs années, une civilisation inconnue et inconnaissable, peut-être originaire de Deneb, a visité la Terre. Ses représentants, à peine arrivés, sont aussitôt repartis. Mais ils n’en ont pas moins laissé leur carte de visite : les six Zones de la Visite, aires en apparence banales vues de loin, mais truffées d’artefacts et de phénomènes étranges, souvent incompréhensibles, témoins d’une technologie (mais s’agit-il seulement de technologie au sens où nous l’entendons ?) très en avance sur la nôtre et dont les fondements en sont radicalement différents. Tout cet arsenal exotique porte des noms dont la consonance est à la fois ésotérique et jargonante : les « calvities de moustique » sont des zones où la gravité est si forte qu’elle écrase tout, la « gelée de sorcière » est une substance bleuâtre qui dissout tout ce qui la touche, les « creuses » sont deux disques parallèles que rien ne semble relier et qui sont cependant inséparables et indestructibles. Ces objets, cependant, loin d’avoir fait entrer l’humanité dans une ère nouvelle, n’en finissent pas d’intriguer les scientifiques du monde entier qui voient en eux des défis à la physique connue. La vie à Harmont, bourgade populaire située juste à côté d’une des Zones, poursuit son cours habituel, des années même après la Visite. Les stalkers sont avant tout des hommes. C'est ainsi qu'ils gagnent leur vie, en vendant aux militaires des objets que ces derniers n'oseraient pas aller chercher eux-mêmes tant les Zones leur inspirent de crainte. Discipline, courage et audace sont les maîtres mots pour espérer ressortir vivant et récupérer le trésor qui rapportera quelques billets verts. Il existe cependant certains trésors dont la valeur va bien au-delà de cela : il existerait, au centre de la Zone de Harmont, une boule d'or capable d'exaucer tous les désirs. Cet objet a tout d’une légende, et pourtant il existe bel et bien : après bien des efforts, Redrick Shouart finit par la trouver, en plein cœur de la Zone, et dans un dernier souffle, prononce ainsi son vœu (les majuscules figurent dans le texte d’origine) : DU BONHEUR POUR TOUT LE MONDE, GRATUITEMENT, ET QUE PERSONNE NE REPARTE LÉSÉ.

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