mercredi 30 mars 2011

Malavita encore, de Tonino Benacquista, Gallimard, 2008. (suite de Malavita, Gallimard, 2004)

Fred Blake (alias Giovanni Manzoni, repenti de la Cosa Nostra) et sa famille détraquée sont de retour pour de nouvelles frasques !

Toujours soumise au programme de protection des témoins du FBI depuis que Giovanni a balancé ses collègues de la mafia new-yorkaise dix ans plus tôt, la famille a été rebaptisée Wayne et relogée après ses exploits en Normandie racontés dans Malavita. Les choses ont bien changé depuis ces premières aventures. Les enfants, Belle et Warren, ont grandi et se sont éloignés de leur mafieux de père, jusqu’à ce que le secret familial resurgisse à des moments-clefs de leurs existences. Maggie, l’épouse fidèle, passe dorénavant toutes ses semaines à Paris pour y maintenir à flot sa jeune entreprise menacée par un concurrent sans scrupule. Et au milieu de tout ça, Fred, l’affranchi repenti devenu écrivain, se perd dans des interrogations artistiques et existentielles, une solitude nouvelle et une envie toujours intacte de pourrir la vie de l’agent chargé de sa protection.
Tonino Benacquista est né en 1961. Il a commencé sa carrière d’écrivain en 1989 et a connu son premier grand succès en 1997 avec Saga. Benacquista a notamment écrit de nombreux romans noirs, mais aussi des scénarios de BD et de films, dont ceux de Sur mes lèvres et De battre mon cœur s’est arrêté, co-écrits avec Jacques Audiard. En 2004, il a donné naissance à l’inénarrable famille Blake dans Malavita et nous révèle quatre ans plus tard la suite des aventures de Fred, Maggie, Belle et Warren dans ce roman jubilatoire logiquement intitulé Malavita encore.

Comme dans le premier tome, Benacquista s’amuse à balader ses attachants personnages au gré de ses envies. Péripéties rocambolesques et parfois peu réalistes s’enchaînent sans que jamais le lecteur ne se sente mis à distance ou perdu. On a beau savoir qu’il est peu probable qu’un agent du FBI se soumette aux exigences farfelues de la fille d’un repenti, on se laisse entraîner dans l’aventure, convaincu par les portraits psychologiques et les relations entre les personnages que Benacquista a si bien mis en place.
Mais surtout on se réjouit, comme l’auteur semble-t-il, de retrouver l’anti-héroïque Fred Blake, patriarche psychopathe qui, s’étant pris de passion pour une vieille machine à écrire quelques années plus tôt, s’est mis en tête d’écrire enfin son « grand roman américain », lui qui n’a jamais lu un seul livre et ne sait raconter que les boucheries auxquelles il a participé dans sa vie antérieure. Confronté à l’éloignement de sa famille, il se révèle touchant sans pour autant perdre de sa célèbre roublardise. Il faut dire qu’en face l’adversaire est de taille, puisque Tom Quint, meilleur ennemi de Fred, est toujours en charge de la famille au bureau du FBI…

Jusqu’à la surprise du dénouement on se délecte des aventures de cette famille décidément dérangée, et on se prend à espérer la publication prochaine d’un Malavita encore…et toujours.

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