mercredi 9 mars 2011

Un pays à l'aube, Dennis Lehane, Rivages, 2009

Boston 1919. Les États-Unis sont à un moment charnière de leur histoire. Les mouvements syndicaux et anarchistes émergent dans un contexte de crise. Les idées de W.E.B Du Bois et de Marcus Garvey prennent de l’ampleur.

À Boston, ville ravagée par le chômage et la grippe espagnole, les trajectoires de personnages que tout oppose vont pourtant se croiser. Babe Ruth, célèbre joueur de base-ball rencontre dès les premières pages Luther Lawrence, jeune ouvrier noir licencié au retour des salariés blancs partis combattre en Europe. Ce dernier se lie d’amitié avec Daniel Coughlin, jeune flic militant et syndiqué. Fils d’une famille prospère irlandaise, il évolue difficilement entre ses engagements politiques et son héritage familial. Sa relation passionnée avec Nora, émigrée irlandaise qui travaille dans sa famille comme domestique va l’amener à prendre position…

Auteur de Mystic River et Shutter Island, Dennis Lehane rompt avec le genre du polar. Il offre avec Un pays à l’aube, un roman total, une fresque historique qui retrace la construction de la nation américaine. Au travers de ces trois personnages, Lehane raconte comment les vagues d’immigration, les luttes de classes, les mouvements de droits civiques ont permis de remettre en cause un modèle jusqu’alors établi. Boston apparaît comme le théâtre de ces bouleversements. Par la dimension urbaine de son œuvre, l’auteur rend une fois de plus hommage à sa ville natale.

Un pays à l’aube, Dennis Lehane, 2009, Rivages. 762 pages.

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