mercredi 9 mars 2011

Demain j’aurai vingt ans, Alain Mabanckou, Gallimard.


Si le rire est le propre de l’Homme, Alain Mabanckou réussit toujours à le faire apparaître sur notre visage dans chacune de ses nouvelles parutions !

Que vous soyez déjà familiers ou premiers lecteurs de cet auteur, vous allez adorer le nouveau roman de l’écrivain d’origine congolaise Alain Mabanckou, Demain j’aurai vingt ans, publié en septembre 2010 lors de la rentrée littéraire aux éditions Gallimard ( 21,90 euros).

En effet, l’auteur, dans une sorte d’autofiction, prend comme protagoniste de son livre, un gamin de neuf ans, Michel.

Nous, lecteurs, voyons l’enfance africaine de ce gosse dans les années 1970 à travers ses propres yeux : la description de son village, de sa famille communiste (son tonton, c’est le chef du village, pas loin de la capitale, Brazzaville) mais qui vit à l’antipode de l’idéologie léniniste, de son meilleur ami et surtout de son amoureuse : bref, la vie au quotidien d’un gosse qui, on le comprend vite, n’est autre qu’Alain Mabanckou lui-même.

On rit du début à la fin : la première phrase donne d’emblée le ton du récit de celui qui a reçu en 2006 le prix Renaudot pour Mémoires de porc-épic : Dans notre village, pour être le chef, il faut avoir un gros ventre et une grosse voiture.

Paf ! On est directement plongé dans l’ambiance ; c’est drôle, certes, mais l’auteur, caché derrière le petit Michel, assène aussi des réalités qui ne sont pas si légères que cela. Il nous présente un beau pays, certes, le Congo, mais dont les fonctionnaires sont corrompus et où l’argent est roi. L’auteur ne cesse de prouver à quel point la reconnaissance sociale est directement liée à ceux qui en possèdent, et ceux qui n’en n’ont pas, et qui doivent se démerder pour en trouver, comme nous le dit à plusieurs reprises Michel, du haut de ses neuf ans…

D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le titre du livre s’appelle ainsi : Michel a un rêve. Celui d’avoir, quand il aura vingt ans, assez d’argent pour se payer une automobile rouge qui transportera fièrement sa petite amoureuse élégamment accompagnée d’un petit chien bien blanc, symbole de la réussite sociale au Congo, à cette époque…

Un livre attachant, drôle, bourré d’humour dans la veine des précédents ouvrages de Mabanckou, mais également caustique, cassant les clichés, révélant la vérité de la vie au Congo : en un mot… LISEZ !!!!

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