mercredi 2 mars 2011

Il était encore et encore une fois

Il était une fois dans la vallée, Claude Michelet, Robert Laffont, 2010. Recueil de nouvelles.

Il était onze nouvelles de Michelet, mais comme le sous-entend le titre du recueil, « il (n’) était (qu’) une fois. Un seul style au fil de ces textes, mais surtout une seule et même rengaine : l’amour de la famille, de la terre, des origines.

C’est d’ailleurs pour cela qu’on l’aimait, Michelet, avec la saga des Grives aux loups ou encore Les Promesses du ciel et de la terre. On retrouve dans ce receuil des petits garçons qui, comme l'auteur enfant, se prennent d'une amitié profonde pour des animaux ou des paysages, des couples amoureux du passé, des objets témoins de ce passé que Michelet aime tant lui aussi. Mais ici, ces histoires presque identiques, surchargées en nostalgie (« Je me souviens… Je me souviens… » (p. 13) ; « la vitesse et le vent n’étaient pas les seuls responsables des larmes qui brouillaient un peu sa vue… » (p.56)), finissent par nous lasser. Même constat pour les chutes, si on peut les appeler ainsi, qui n’étonnent absolument pas le lecteur ; des happy ends très « terroir » et sans grande originalité, qui tentent de traduire émotion et tendresse par une répétition de points de suspensions.

Est-ce que Michelet se refuserait à vieillir et à ne plus être dans le coup ? Il avait essayé de rester au goût du jour avec Quelque part dans le monde (2006) et Quand ce jour viendra (2008) qui furent déjà décevants. Avec ce recueil, l’écrivain se met à ressembler à un grand-père gateux, ressortant du tiroir de vieilles histoires sans-intérêt, plus même à un vieil homme radotant : sur ces onze nouvelles, seules trois sont inédites.

Parmi elles, on trouvera tout de même plaisir à lire la toute dernière, un peu plus originale et humoristique que les précédentes, où l’on quitte (enfin !) la Corrèze pour le Paradis. Si l’un des textes s’intitule « La neuvième fut la bonne », on peut dire ici « la dernière est la bonne (ou du moins, la meilleure) ».

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