mercredi 9 mars 2011

Verre cassé. Alain Mabanckou (Seuil 2005)

Verre cassé, Alain Mabanckou (Seuil 2005)
« Disons que le patron du bar Le Crédit a voyagé m’a remis un cahier que je dois remplir, et il croit dur comme fer que moi, Verre Cassé, je peux pondre un livre… » ainsi commence cette plongée au cœur d’une Afrique truculente et enjouée chère à Alain Mabanckou.
Tel un griot, l’auteur nous conte l’histoire d’un bar malfamé de Brazzaville dans lequel le patron a confié à son plus fidèle client, Verre Cassé, le soin d’immortaliser les histoires héroïcomiques des habités qui le fréquentent.
Ce roman de plus de 200 pages se présente comme un long monologue à la fois de son héros, mais aussi de toute la troupe d’éclopés qui vont, tour à tour, se confier à lui ; l’absence de points, remplacés par des virgules, donne à la narration un ton résolument oral et rythmé.
Dans un style léger et comique, Alain Mabanckou aborde plus sérieusement l’importante question de la transmission. L’escargot entêté, le patron du bar, pense que ses compatriotes n’ont pas « le sens de la conservation de la mémoire, que l’époque des histoires que racontait la grand mère grabataire est finie, que l’heure est désormais à l’écrit parce que c’est ce qui reste, la parole c’est de la fumée noire, du pipi de chat sauvage ».
Né au Congo-Brazzaville en 1966, Alain Mabanckou enseigne aujourd’hui la littérature francophone à l’université de Californie-Los Angeles. Il a reçu pour cet ouvrage le prix des Cinq Continents de la Francophonie, le prix Ouest-France/ Étonnants voyageurs ainsi que le prix RFO du livre.

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